Il neige, il fais gris, et pourtant...
La nuit a été très
courte puisque l’océan ne nous a pas
laissé vraiment dormir. Je décide vers 6h45 de
monter à la passerelle. Le temps est gris avec du brouillard et il
neige. Le
radar indique un point assez gros devant nous à bâbord. Je n’ose poser
la
question, mais de toute façon c’est le capitaine en personne qui me dit
que je
vais être le premier à voir le premier iceberg. Et en effet,
tranquillement,
surgissant de la pénombre, un bloc de glace se dessine et passe
majestueusement
à une centaine de mètres du bateau. C’est donc ça un iceberg, un
puissant
« glaçon » comme l’appelle le capitaine, qui passe droit et fier et
disparaît rapidement à l’arrière du bateau.
Quelques heures passent
et enfin le pack est devant nous,
une masse imposante de plaque de glace en tout genre. L’Astrolabe
réduit sa
vitesse, rempli ses ballastes arrières d’eau afin de pouvoir refroidir
les
moteurs mais également de surélever son avant, et commence
sa lente avancée dans le pack. Le capitaine le conduit en slalomant à
travers
les gros blocs, comme on conduirait un vélo sur une route sinueuse. A
bord les
rires se font entendre, les commentaires fusent, le cuisinier nous
mijote du
saumon avec des crevettes et ses bonnes frites maison, le tout arrosé
d’un
bon rouge australien. Les appareils photos et autres caméscopes sont
sortis pour
l’occasion, et un CD de Dalida est diffusé à la passerelle rajoutant
encore
plus de bonne humeur !
Il reste environ 500km à parcourir dans la glace qui va se faire de plus en plus dense.