Première tempête
Les
signes ne trompaient pas ces derniers jours, et aux environs de 15h le
large s’est peu à peu obscurci pour n'être plus visible un quart
d’heure plus tard, ce qui est très mauvais signe ici. Le vent a vu peu
à peu sa vitesse augmenter, 55km/h à 16h, 86km/h à 18h et 118km/h à 19h
! En ce qui concerne la vitesse du vent, le record appartient à cette
journée du 16 juin 1972, où l’anémomètre de la station a permis de
dépasser les valeurs extrêmes prévues sur les diagrammes alors utilisés
à l’époque. La pointe maximale de ce vent catabatique (dont je
reparlerai dans une prochaine lettre) a été estimée à 88/89m/s ou
320km/h vers 17h30.
Cette
valeur semble d’ailleurs constituer le record mondial de vent fort
mesuré par une station météorologique proche du niveau de la mer. Seuls
des vents mesurés en haute montagne, et ceux mesurés par sondes à
l’intérieur de tornades particulièrement violentes aux USA dépassent
cette valeur.
Souvent,
comme c’est le cas en ce moment, à la tempête se mêlent de véritables «
murs de neige volant » qui fouettent les visages ou les mains mal
protégés, et autant dire que la veste coupe-vent et le masque sont de
rigueur. En quelques heures, des congères se forment un peu partout
atteignant par endroit plus d’un mètre de haut. Et comme vous en
demandez encore et pour vous donner une idée des conditions de
visibilité, durant le repas je ne voyais plus le magasin de vivres
pourtant à seulement 7-8m de la fenêtre où je me trouvais.
J’entends encore un ancien hivernant me dire à table avec un sourire narquois, « n’oublie pas que c’est l’été en ce moment... »
Vivement l’hiver !
Infos de dernière minute :
- notre chère Adèle a pondu un second oeuf 2 jours après l'envoi de la lettre n°12
- un bateau de touristes étrangers est prévu pour le 21 décembre