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Hivernage de Samuel Blanc en Terre Adélie
11 mars 2006

Fulmar

Les enfants de l’école de mon village, Proveysieux, (et qui vont bientôt fêter le printemps, eux !) m’ont demandé il y a quelques mois, l’oiseau que je préférais. Plus les jours passent et plus je me rends compte combien il est difficile de choisir une espèce plutôt qu’une autre. Aujourd’hui, j’ai commencé les mesures des poussins de fulmar antarctique Fulmarus glacialoïdes. Le genre Fulmarus comporte une autre espèce, le fulmar boréal Fulmarus glacialis, propre à l’hémisphère nord. Le fulmar antarctique ne se rencontre, lui, qu’au-delà du 60ème parallèle sud. Comme tous les représentants de la famille des Procéllaridés, il est caractérisé par des ailes très développées, des narines tubuleuses proéminentes à la partie supérieure du culmen (bec). Le plumage gris cendré plus ou moins foncé sur le dessus du corps, blanc sur le dessous, comporte deux taches noires sur le milieu des ailes. Comme toutes les autres espèces animales (mis à part le manchot empereur), il fréquente les îles de la Terre Adélie uniquement durant l’été austral pour se reproduire et passe le reste de l’année au niveau du pack (dernières glaces dérivantes avant la haute mer). Comme la plupart des oiseaux d’ici, c’est aussi un consommateur de krill et de calamars. Dans l’archipel de Pointe Géologie, il n’y a qu’une seule petite colonie d’environ 40 couples, qui nichent dans une falaise appelée d’ailleurs « la falaise aux Fulmars ». Pour cette année, l’adulte le plus âgé a 30 ans, puisqu’il a été bagué en février 1976. C’est donc une espèce dite longévive caractérisée par un succès reproducteur faible et une maturité sexuelle obtenue seulement à l’âge de 7 ans ! Environ 60% des individus sont fidèles à leur nid mais également à leur partenaire. Allez ! Voulez-vous une belle histoire ? Eh bien actuellement la plus passionnante reste celle de EY88 et EY225 ainsi que EY290 et EY330 qui ont fréquenté le même nid ET le même partenaire pendant 9 années consécutives ! Si je les appelle par leur numéro de bague, n’y voyez aucun manque de respect, mais seulement un jargon d’ornithologue. Comment pourrai-je manquer de respect à un oiseau aussi beau, fantastique, d’un calme étonnant, avec des gestes millimétrés et des postures digne d’un… ? Digne de quoi au fait ? Je n’en sais rien. Je ne sais plus. Digne, tout simplement. Et lorsque vous vous approchez de lui doucement et sans gestes brusques, il ressemble à un poisson dans un aquarium qui fait des bulles : il ouvre le bec et le referme plusieurs fois mais sans qu’aucun son ne sorte. Veut-t-il me confier quelque chose sur les secrets de sa terre ? Sur ses histoires de famille ? J’y retourne demain. Je vous raconterai...

fulmarantarctique

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Commentaires
O
Merci de partager votre expérience en Antarctique, c'est très interessant pour moi qui ne mettrait surement jamais les pieds sur ce continent.<br /> Le bec de ce fulmar a l'air moins fort et plus long que le boréal. Quel magnifique oiseau, je suis toujours émerveillé par la longévité des ces voiliers des airs.<br /> Apercevez vous des albatros autour de votre base ?<br /> Cordialement
E
Je récapitule, en fait tu choisis l'oiseau qui ne risque pas de choper ton bonnnet au vol comme les skuas, te vomir dessus comme les pétrels ou te regarder de travers comme les adélies... <br /> Ouais ben finalement, moi aussi je l'aime bien cui-là!!!!!!!!
Hivernage de Samuel Blanc en Terre Adélie
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